dimanche 4 novembre 2007

De jolies choses : la vision de Durcia

Chaque jour qui se lève en me voyant sur les routes me confirme dans la voie que je me suis fixée... Certes, le monde est bien plus vaste que je ne l'aurais cru avant cette fuite qui marque le jour de mon salut, plus dangereux et plus marqué par le chaos que l'on ne pourrait le concevoir du paisible Mootland. Pire, les habitants de l'Empire n'ont pas la moindre idée de ce qu'est la démocratie, et semblent peu enclin à seulement en faire le rêve. Je n'aurai pas cru que ma mission serait si difficile, mais les difficultés qui s'accumulent ne font que renforcer ma détermination ! Ils verront bien les puissants qui plient le peuple sous leur joug, prétendant gouverner en son nom. Je n'aurai de repos que quand DEMOCRATIE et JUSTICE seront inscrits sur les linteaux de tous les palais de leur Empire.

Et autant les premiers jours de ma fuite n'ont été qu'une lutte pour ma survie, autant ces derniers jours, ma mission commence vraiment. Car j'ai rencontré des compagnons, certes un peu rustres et complètement dépourvus de conscience politique, mais leur présence est un vrai réconfort : je n'ai plus à me cacher, je peux en les suivant dormir dans une auberge sans craindre pour ma vie ! Et si je parviens à les éduquer, ils pourraient former la première vague de citoyens éclairés qui aura l'honneur de se battre pour la démocratie ! Nous en mourrons peut-être, mais un espoir en naîtra qui durera Mille ans !

Ces derniers jours, notre intervention a permis de sauver un innocent d'une mort abjecte, condamné qu'il était sans aucun appel possible par ce qu'ils ont le culot d'appeller "justice". Quel devoiement de ce noble mot ! Dans leur Empire, on peut mourir par jugement d'un tribunal, sans défense aucune, sans que le Peuple ne soit consulté. Ce pauvre hère était innocent, mais personne ne l'aurait cru, tant grande était leur hâte de trouver un coupable. J'espère avoir semé dans la conscience de tous les présents à cette masquarade les graines de l'amour d'une justice équitable. J'y serais parvenue avec bien plus de succès si mes compagnons, effrayés, ne m'avaient pas fait taire. Il ne sont pas de mauvais bougres, mais ils sont encore terriblement conservateurs.

Nous avons également sauvé une petite fille, dont j'ai pu apprecier le courage. Elle est maintenant en sécurité chez son tuteur, mais il y a un espoir qu'elle devienne un jour héritière légitime d'une Baronnie, même s'il est infime. Cela m'a fait prendre conscience qu'éduquer les jeunes nobles à la notion de citoyenneté permettrait probablement d'en faire de meilleurs dirigeants. J'intègrerai un chapître sur cette question dans mon manifeste.

Je vois que j'ai n'ai même pas consigné dans mon journal les noms de mes compagnons de route. C'est un bien mauvais hommage à mes futurs pionniers !
Je fonde les plus grands espoirs sur Wulf et Lucas, les plus jeunes d'entre eux. A mon contact, ils devraient rapidement elever leur conscience et adopter mes idéaux. Le premier est un futur magicien, un peu taciturne, mais est-ce le magicien qui devient taciturne ou le taciturne qui devient magicien ? Le second est promis à une carrière dans les armes. Il semble savoir manier son épée bien mieux que ses idées, mais l'avenir lui est promis, et notre gouvernement aura besoin de guerriers efficaces pour coordonner sa défense.
Le troisième larron se nomme Ranulf. Je ne suis pas sûre de pouvoir lui transmettre aussi facilement ma vocation, mais il a un spectacle de lancer de couteaux tout a fait honnête, qui présente l'immense avantage de présenter notre groupe entier sous un jour sympathique.

Cher journal, j'espère revenir à tes pages pour les noircir des progrès qu'aura fait ma cause !
Démocratie et Justice, bénis soient vos noms.

Durcia.

Aucun commentaire: