samedi 6 décembre 2008

Les docks de Talaagad : la vision de Durcia

Discours de Durcia Ventreuil aux réfugiés de Talagaad, le jour de leur départ.

Chers amis, vous voilà si nombreux rassemblés, venus de partout. Vous avez compris qu'il se passait quelque chose d'important aujourd'hui. Ce jour porte en lui toutes les espérances d’une nouvelle donne, d’un nouveau départ, d’une nouvelle vie. Vous qui avez fui l’Hochland et le Talabecland ravagés par l’infâme chaos, monstre abject qui croît dans un terreau d’ignorance, d’incivilité et d’injustice ; vous qui fîtes face tant que vous le pûtes, je vous le dit : il est fini le temps de la souffrance ! Il est fini le temps de la servitude !

Je vais vous parler avec gravité. Un départ pour une nouvelle vie est un moment clé où se refonde une société et où l'on va décider de l'avenir d'au moins deux générations compte tenu de la lourdeur des défis à relever. Et c'est pourquoi j'ai voulu prendre le temps de vous écouter. J'ai entendu vos appels, vos craintes, vos détresses, vos révoltes, mais aussi vos attentes, vos désirs et vos espérances.

Derrière les murs imprenables du Talbastion, vous crûtes à un avenir meilleur pour vous et vos enfants, et quelle âme sans cœur pourrait vous le reprocher ? Las, les portes en sont restées closes, mais de grâce n’enviez plus l’apparente sécurité du cratère… A ma gauche, Lukas, jeune homme de Talabec, a eu le malheur de perdre ses papiers, et le voici parmi vous. Pourquoi ? Une administration trop tatillonne que vous avez appris à connaitre, j’en suis sûre, le maintient à l’extérieur des murs. A côté de lui, Ranulf, dont la mère est à l’article de la mort, ne peut agir pour la sauver, car les médecins du Talbastion ne franchissent pas les falaises… Assez de drames, assez d’injustice, alors je vous le demande : après tout ce que vous avez vécu, est-ce VRAIMENT à ce type de société que vous aspirez ?

Aujourd'hui, voici venu le jour où vous pouvez tenter de répondre à ces crises qui minent notre société et qui instillent dans ses veines le terrible poison du doute, de la résignation et parfois de la colère, mais aussi comment permettre à votre communauté nouvelle de saisir toutes ses chances, et elles sont nombreuses, de libérer tous ses talents et toutes ses énergies.

Ce jour a vu pousser une branche sur l’arbre de la liberté, elle a pour nom « démocratie », et vous pouvez la saisir et construire votre cité. Ici, la misère dans l’ombre de puissants qui vous rejettent et vous méprisent. Là-bas, une vie simple mais saine et libre, où vous serez seuls à décider de votre destinée, dignes à nouveau aux yeux de tous…

Quel idiot refuserait une telle chance ?

Qui pourrait être assez fou pour lui préférer la misère à Talaagad ?

Je vous remercie.

Les docks de Talaagad : la vision de Lukas

Bonjour Cousin, je t’écris car tu ne devineras jamais ce qui m’est arrivé. Je t’écris alors que je suis juste sous tes pieds. En effet, je suis à Talabheim, en fait plus précisément à Talagad. En effet, on devait arriver à Talabheim car le lanceur de couteau vieillissant s’est mis en tête, sentimentalisme de vieux sûrement, de retrouver sa mère (quelle idée, moi qui veut échapper à la mienne). Je me disais que je pourrai en profiter pour voir toute la petite famille et leur raconter tout ce qui m’est arrivé. Ils verront comme leur petite poussin est devenu un vrai rapace, un guerrier. Mais par malchance, j’ai perdu mes papiers et tu sais comment ils sont stricts ici, surtout avec tous ces gueux puants qui viennent de partout. Je l’ai toujours dit que les étrangers sont dangereux. Ils ont même amené le mal à Talagad. Enfin, bref, à cause de tout ça, autant j’ai pu tuer des gobelins, autant je n’ai pu affronter cette administration qui n’a rien voulu entendre, à tel point qu’ils m’ont ridiculisé devant mes compagnons. Ah je leur garde bien un chien de ma chienne à ces gratte-papiers. Au moins, je ne faisais pas la queue comme ces étrangers ; ils me laissaient passer. Ils avaient peur de ma prestance. Tu devrais me voir, j’ai pris de l’assurance. Je ressemble maintenant vraiment à un guerrier.

Toujours est-il que nous allions devoir attendre quand le hasard nous a fait rencontrer le conseiller Sorland Hohenlohe qui, me voyant, a absolument demandé mes services pour l’aider. J’ai accepté à la seule condition qu’il nous laisse entrer ensuite dans la ville. Comment aurait-il pu refuser un homme de ma valeur ?

Il avait besoin d’hommes forts afin de diriger une troupe de 100 personnes pour les emmener à Brienblart dans les 48 heures. En attendant le départ, je suis allé à la taverne boire tout mon saoul avant cette expédition dont j’aurais pu ne jamais revenir. Et il était hors de question de veiller la mère agonisante du vieux raté. Au moins , mon ivresse m’a évité d’entendre pour la énième fois le discours de la pauvre Durcia qui a encore joué les mère la morale. Et gnagnagna et gnagnagni… je ne saurais te dire ce qu’elle a déclamé mais c’était soporifique et je n’ai pas tout compris. Avec Durcia c’est comme une bonne gueule de bois….

Bref, le cortège est parti avec nous à la tête. Je faisais une telle bonne impression que toutes les filles se battaient pour être à mes côtés. D’ailleurs la fille du bûcheron se rappellera de moi longtemps j’imagine. Je l’ai chevauchée toute la nuit. Je ne te donne pas plus de détails, tu serais jaloux de mes prouesses ….

Enfin, le lendemain, une aventure digne de moi a recommencé. Moi le tueur de gobelin, je devenais le tueur d’ogres. En effet, 3 ogres voulaient nous rançonner. Ranulf voulait donner les bœufs le crétin (comment faire pour pousser les chariots après ?) Durcia proposait qu’on leur abandonne les malades. N’écoutant que mon courage et écœuré par leur lâcheté, je me précipitai vers les ogres, forçant ainsi les autres au combat. J’en ai occis un. Deux ogres m’attaquent, un de chaque côté. Je blesse au bras gauche le petit, me retourne, repousse l’attaque du grand, reviens sur le petit, le blesse au flanc, Il tente de riposter, me lance une attaque, j’esquive, puis lui tranche le bras. Il meurt. Les 2 autres ont pris peur et se sont enfuis. Ils avaient sûrement peur de m’affronter. Ah tu aurais du me voir…

Quelle gloire. Je voyais tous ces gens les yeux pleins d’admiration pour moi. Autant te dire que ce soir et les soirs suivants, je n’ai pas fait que dormir. A l’heure qu’il est , il doit y avoir pleins de futurs petits Lukas. Dommage que la fin de l’expédition ait connu quelques fâcheux incidents. Un loup a attaqué plusieurs personnes dont un chasseur très courageux et très adroit. Si je trouve ce loup, il n’aura pas la même chance avec moi ! Ce ne sera pas la même paire de manche.

En tout cas, on a fini par arriver et les déposer au village. On est repartis par le Nord. Je préférai le sud mais mes compagnons pusillanimes ont préféré la sûreté du Nord à l’aventure du Sud.

Pas de chance pour nous sur le retour. Ranulf et Wulf sont tombés malades. Il ne leur reste plus que 3 jours à vivre. Comme quoi la nature fait bien les choses. Elle choisit ceux qui sont moins utiles, les plus faibles et épargne les plus forts. Elle sélectionne ceux qui doivent vivre ou mourir et un homme comme moi ne peut que survivre. On s’est mis un peu à l’écart quand même. Et c’est là que Durcia a vu un truc très bizarre, une silhouette courbée qui se dirigeait vers le Talbastion, alors qu’il n’y a pas de route dans cette direction. Ne prenant que mon courage à deux mains, je vais voir s’il y a un passage. Et que trouvé-je ? de la poudre versée dans l’eau ? cela expliquerait la maladie de Talagad. On va vite rentrer pour les prévenir et sauver la ville. Nous serons alors encore reconnus comme des héros…

Les docks de Talaagad : la vision de Logaz Din

Moi Logaz Din, nain et porterunes,
après tant d'années à voyager seul d'une montagne à l'autre, me voici affublé de compagnons de voyages ...
j'ai décidé d'abandonner mon rôle de courrier pour courir l'empire et peut-être, qui sait, découvrirais-je ce que sont devenus mes parents. Mais je ne me fais pas d'illusions, je compte surtout découvrir autre chose que la gentillesse polie de mes compatriotes mais si froide...

Je ne recherche pas habituellement la compagnie, mais si je veux sillonner l'Empire
il est plus sur d'être plusieurs. Et là, j'avoue que je suis tombé sur une petite troupe hétéroclite, pas tant sur les différentes races il n'y a que trois humains et une halfling mais sur leur caractère !!! c'est assez drôle et moi qui suis coutumier de la solitude je me marre de leurs manies et manières.
je crois que je vais aimer voyager avec eux.
Nous sommes presque de retour à Talhabheim ou plutôt à son affreuse ville portuaire Talaagad qui pue, pourrie sur place et s'englue, encombrée de tous ces réfugiés entassés, lassés par la misère et en proie à une nouvelle épidémie.
Talhabheim, nous avons l'opportunité de pénétrer dans cette ville forteresse enfin normalement!
Nous avions pour mission d'accompagner un groupe d'humain dans le village déserté de Breitblatt qui se trouve au sud du "cratère". C'est fait. Mais nous avons eu chaud aux fesses et quelques évènements étranges ne cessent de me revenir en tête.
mais pour l'heure, nous sommes sur les traces de "rongeurs" de taille humaine!!! qui auraient déversé dans le fleuve une poudre blanche dont j'ai une petite quantité bien emballée dans mes fontes ... encore un mystère!
Je ne suis pas vraiment sujet à la peur mais j'éprouve quand même une gène et je souhaite arriver rapidement en lieux sur.
il est temps de voir le prêtre de la déesse aussi car deux de mes compagnons toussent comme les réfugiés que nous avons laissés mourants au village de Breitblatt.

jeudi 4 décembre 2008

Les docks de Talaagad : la vision de Ranulf

Mère est vivante !
Mais pour combien de temps encore ?..
Lorsque la nouvelle inespérée me parvint, mes compagnons et moi partîmes promptement vers Talabheim. Hélas, je la trouvais gisante dans un taudis, atteinte par une vilaine blessure reçue au cours d’une rixe et au bord du trépas.
C’est qu’à Talaagad s’est concentrée toute la masse des réfugiés chassés des provinces ravagées et la misère y est grande. Les gens s’entretuent pour un quignon de pain.
Nous avons tout tenté pour pénétrer dans le Talbastion et l’y faire soigner mais nos efforts ont été vains. « Nous » car je dois dire que depuis le début de cette aventure mes compagnons m’ont surpris par leur prévenance comme Durcia qui a mitonné un succulent repas pour ma mère malade ou même Lukas qui n’a pas épargné ses efforts pour nous faire rentrer. Même le Nain forgeron que nous avons rencontré était prêt à dévoiler les secrets de sa race pour emprunter les souterrains qui passent sous la montagne. Il l’eut fait s’il les avait connus !
Le Talbastion nous étant fermé nous avons conclu un pacte avec un magistrat local. Escorter des réfugiés vers Brietblatt, un village en reconstruction contre une récompense et des soins pour ma mère. Cette mission lui sauvera peut-être la vie mais en retour elle causera certainement ma mort.
Car pendant la route la maladie qui couvait à Talaagad s’est déclarée dans notre troupe. Les réfugiés qui en ressentaient les premiers symptômes rendaient l’âme au bout de trois jours. Nous sommes arrivés à bon port non sans péripéties. En chemin nous avons affronté trois ogres stupides qui refusèrent mon marché, mal leur en pris, Lukas en a découpé un en rondelles que ses deux compères se sont empressés d’avaler !
Plus loin nous avons subit une étrange attaque. Un loup a dévoré la famille d’un chasseur pendant la nuit sans que personne ne s’en rende compte. Le « loup » s’est enfui en volant l’arc du chasseur et en abandonnant un médaillon. Etrange loup en effet… Pressés d’arriver nous ne nous somme pas lancés à sa poursuite, voilà un bien sombre mystère que je n’éclaircirai pas.
C’est au retour que le mal m’a frappé ainsi que Wulf. Aujourd’hui nous toussons et savons le peu de temps qu’il nous reste. Mais nous savons aussi qui répand ce mal. Nous les avons surprises ces créatures mi-hommes mi-rats à répandre leur poison dans la rivière. Le temps nous est compté. Puissions-nous alerter à temps les autorités et trouver un remède à ce mal. Puisse-je au moins revoir ma mère une dernière fois…