samedi 31 janvier 2009

Tant qu'il y a de la vie, il y a du désespoir : Durcia

Mes larmes inondent cette piteuse feuille au moment de décrire ce dont je viens d'être témoin. Page précédente de ce journal. Je me relis, et l'ironie de cette brillante démonstration me brûle l'âme. Pourquoi me direz-vous ? J'avais raison sur toute la ligne. Oh, je n'en doutais point, et n'en doute guère plus à l'instant, croyez-moi. Qu'est-ce ? Vanité ? Aveuglement ? Je vous laisse juge. Mes propres mots, datés de quelques jours à peine :
Je ne puis guère plus supporter de voir les peuples souffrir [... ] de l'arbitraire autant que de la faim. Je veux une place pour chacun, une justice où le ou la plus misérable aura sa chance, et bien plus encore, aura une voix. Je veux que le peuple prenne conscience de sa force, et je sais qu'il devra lutter pour arracher ce qui lui est dû.
A Talabheim, l'horreur a frappé, et elle a sali l'histoire. Nous venons d'être témoins d'une abomination telle que je souhaite que la cité de Taal ne se relève jamais de ses ruines.

Le chaos ? Il est impliqué bien sûr, comme dans chaque crime commis depuis des siècles, mais nous ne sommes pas surpris de le savoir abject. Les skavens ? Ce sont des bêtes, tuer est dans leur nature, nous en sommes tous conscients, mais que pouvons nous y faire ?

Non, la pire ignominie, au soir de cette bataille, fut dans le coeur des dirigeants de cette cité : qu'ils soient maudits à jamais. Car eux seuls ont choisi. Choisi de livrer à la mort des milliers de citoyens de la cité, les plus pauvres. Ils savaient, et ils ont choisi de les laisser dans l'ignorance, de nuit, désarmés. Choisi de fermer toutes les issues pour les empêcher de fuir les hordes de skavens qui les massacraient. Choisi d'ordonner à leurs hommes d'armes de tirer à vue sur quiconque tenterait de fuir la mort.

Voyez ce qu'est l'arbitraire, voyez la folie des hommes !
Au moment où je couchais mes aspirations pour le peuple dans ce journal, eux ont choisi de le massacrer pour la sécurité de leurs culs.

Comment a été prise cette infâme décision ?
Attablés autour d'un excellent repas, un verre à la main, une pipe de bon tabac lâchant d'odorantes effluves dans l'autre, dans une pièce luxueuse où brûlait un bon feu, un petit groupe a décidé pour 10000 hommes. L'ordre : "Sacrifiez mille vies pour chacune des notres au besoin". Il a été prononcé par la putain Elise, l'une des quinze qui président à la destinée de l'Empire.
Ils ont jugé que c'était un marché équitable.
Et la milice a obéi. Ils ont tiré sur leurs frêres comme on tire des lapins. Les corps se sont empilés devant les barricades, skavens et humains mêlés. Tous traités comme des rats.

J'ai réussi à convaincre quelques uns des gardes de laisser passer une poignée d'habitants du Suif, une vingtaine peut-être, mais personne d'autre n'a tenté. Je suis révoltée. Je ne peux pas supporter cette obéissance aussi imbécile qu'aveugle à des ordres indignes.
Comment renonce-t-on à tout ce qui nous sépare du chaos ?
Il suffit de répéter jusqu'à s'en convaincre : "J'ai des ordres, ma p'tite dame"...

Que soient maudits aussi tous ceux qui étaient du bon côté des barricades.

Sigmar, même si tu n'est pas mon dieu, tu sais que je cherche à suivre ton exemple...
Sigmar, j'en appelle à toi, vois ce qu'est devenu ton Empire !

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